J'ai tour à tour été employée d'une agence de rencontres ukrainienne, membre vedette de plusieurs grandes agences de rencontre américaines, et directrice d'une agence matrimoniale internationale : j'ai acquis une solide expérience dans le domaine des relations entre femmes russes et hommes occidentaux. Ayant occupée les 3 niveaux du "système" (employée, membre, directrice) j'ai pu observer les pires arnaques et manipulations.
Je souhaite partager avec vous mon expérience afin de déclencher une véritable prise de conscience parmi les hommes souhaitant rencontrer une femme d'Europe de l'Est, qu'ils soient européens ou américains : j'ai décidée de lever le voile sur certaines pratiques douteuses, voire malsaines, régnant dans le monde des rencontres Est-Ouest.
Lors de la recherche de l'homme de ma vie en Occident j'ai vécue des moments difficiles, des instants de doutes et de grande tristesse, j'ai parfois eu peur pour ma vie. En vous révélant une partie de mon passé à travers cette rubrique je n'ai qu'une ambition : vous apporter les informations nécessaires pour vous éviter de tomber dans certains pièges et vous donner les moyens de trouver plus facilement la femme de votre vie en Russie ou Ukraine.
Vous pensez qu'il est difficile pour un homme Occidental de réussir une union avec une femme ukrainienne ou russe ? Vous allez découvrir qu'une femme d'Europe de l'Est souhaitant trouver l'homme de sa vie en Occident doit subir un véritable parcours du combattant.
Dans cette rubrique vous allez découvrir des faits et non des phantasmes : ici pas de clichés, pas de tabous, juste la vérité, brute et crue.
Pour moi seule la Vérité compte. Que cela plaise ou non à certaines agences de rencontre.
Au programme de cette rubrique : arnaques, sexe et meurtre !!
Chapitre un. L'envers du décor: comment les agences gagnent-elles de l'argent ?
Chapitre deux. Les " group tours " ou le marché aux esclaves du troisième millénaire
Chapitre trois. Rencontre avec un futur assassin
Chapitre un.
Vivant dans une très belle ville, avec un climat de type méditerranéen, en bord de mer (Sevastopol), ayant beaucoup d'amis et un fiancé jeune, beau et riche, qu'est ce qui à pu me pousser à chercher un mari à l'étranger?
Réponse : je voulais fonder une famille "démocratique" (entendez par là que je ne souhaitais pas travailler tout en ayant l'entière responsabilité de toutes les tâches ménagères, sans aucune aide de la part de mon futur mari). Cela faisait beaucoup rire les hommes que je connaissais : il leur était inconcevable d'avoir à aider leur femme dans les taches ménagères, dans l'éducation des enfants, ou dans la préparation des repas. Ayant une très forte personnalité et n'étant pas du genre à courber l'échine j'ai décidé de "changer d'air" : je vais me trouver un homme compréhensif, romantique, bon père de famille... à l'étranger.
Je n'imaginais pas que cela allait être aussi difficile, voir risqué.
Mon oncle dirigeait une agence matrimoniale internationale à Sevastopol. Lorsqu'il il m'a proposé un poste au sein de son agence de rencontres internationales j'ai tout de suite accepté car le domaine du conseil relationnel me passionne. J'étais chargé du contrôle des profils des adhérentes et des contacts avec 3 petites agences américaines qui utilisaient le fichier de l'agence de mon oncle. A l'occasion je servais d'interprète pour les américains venus rencontrer leurs "dulcinées" à Sévastopol. Le fonctionnement de l'agence était simple : mon oncle envoyait par courrier postal les profils des adhérentes aux 3 agences américaines qui les publiaient sur leur site Internet. Les coordonnées des dames étaient vendus à l'unité et mon oncle touchait un pourcentage sur chaque vente. Autres sources de revenu pour son agence de rencontres : la traduction des lettres et le service e-mail (mon oncle recevait par e-mail les lettres des américains et les filles venaient récupérer ces lettres à l'agence et y répondaient directement).
Mon oncle recevait régulièrement des propositions de "partenariat" de la part d'autres agences locales (les agences de rencontres internationales commençaient à pousser comme des champignons en Crimée) : ces agences nous proposaient de partager leur fichier d'adhérentes. Vivant à Sevastopol et pouvant facilement contrôler le profil des adhérentes des autres agences je me suis rendu compte que bon nombre de filles ukrainiennes ou russes présentes dans leur fichier étaient déjà mariées ou n'existaient même pas ! Certaines agences de rencontres malhonnêtes m'ont avouées que les filles ne répondaient pas directement aux américains : ces agences ukrainiennes répondaient à la place des filles et envoyaient de fausses réponses positives afin que les américains payent pour la traduction et le service e-mail ! Qu'on le veuille ou non le phénomène du business des rencontres avec les femmes d'Europe de l'Est prend chaque jour de l'ampleur, génère des vocations et aiguise les appétits. Un peu d'imagination et quelques centaines d'euros suffisent à monter des arnaques internationales juteuses.
Certaine personnes mal intentionnées font passer une annonce de "casting féminin" au sein d'un magazine gratuit en Europe de l'Est afin de faire des photos en studio ou en extérieur, réalisées par des professionnels, de filles ayant un joli minois et souvent habillées en tenue sexy, moyennant quelques dizaines d'euros. Les filles ne se doutent pas que leur photos vont être diffusées sur Internet. Les arnaqueurs envoient les photos, un faux profil et une adresse e-mail (anonymat garanti) à plusieurs agences de rencontres internationales : les agences ne vérifient que très rarement les profils. Les internautes, appâtés par les photos, achètent l'adresse de la fille. A raison de 10 euros l'adresse l'affaire est relativement lucrative pour l'agence de rencontre. L'agence est satisfaite et n'est pas trop regardante quand à la véracité des informations. De leur côté les arnaqueurs ont recrutés un traducteur chargé de la "correspondance" avec les hommes occidentaux. Leur but : soutirer un maximum d'argent en un minimum de temps à ces hommes (pour plus de détails consultez mon guide anti-arnaque). Les occidentaux arnaqués n'attaquent que très rarement jamais en justice ces escrocs : les procès internationaux sont coûteux et longs.
Souhaitant trouver l'homme de ma vie en Occident j'ai publié ma photo et un court descriptif de mon caractère au sein de l'agence Arta: les 3 agences américaines ont aussitôt publié mon profil sur leur site internet. Je recevais régulièrement des propositions de correspondance de la part d'américains mais leurs profils ne m'intéressaient pas car ils étaient en général beaucoup plus âgés que moi (en moyenne 25 ans de plus).
Plutôt que de passer par l'agence de mon oncle j'ai donc décidé de contacter directement les deux plus grandes agences américaines qui faisaient régulièrement de la publicité dans des magazines féminins ukrainiens comme par exemple "Nataly": à la fin du magazine il y avait des encarts publicitaires pour les agences américaines, italiennes, allemandes: la publicité était sans équivoque : "des centaines de gentlemen américains et européens ayant une bonne situation financière rêvent de se marier avec des femmes russes".
j'ai envoyé mon profil et très rapidement j'ai reçu des centaines de lettres d'américains, anglais, italiens, et même 1 japonais et 1 égyptien. Petit à petit j'ai compris la façon dont ces agences fonctionnaient et comment elles pouvaient générer d'énormes bénéfices:
Les agences occidentales commencent en général à recruter leur adhérentes en plaçant dans des journaux russes ou ukrainiens des petites annonces indiquant qu'elles peuvent aider les femmes étrangères à trouver l'homme de leur vie en occident. Les filles envoient leur profil à 10 ou 15 agences différentes afin d'optimiser leurs chances. une fois que l'agence a assez de profils dans sa base de donnée (au minimum 200) elle lance un site Internet offrant la possibilité aux hommes occidentaux d'acheter les adresses des filles russes soit par un système de ventes d'adresses à l'unité ou par un système d'abonnement. Les prix sont en général de 10 euros l'adresse, de 8 à 15 euros pour la traduction de chaque page et de 4 à 8 euros pour l'envoie d'une lettre par email. L'envoie de cadeaux, la traduction, ou le service e-mail des agences occidentales sont plus chères et moins flexibles que les agences locales (russes ou ukrainiennes).
Au début l'agence va placer toutes les filles au sein de sa base de donnée puis au fur et à mesure, dès qu'elle recevra un plus grand nombre de candidature elle va sélectionner les candidates en fonction de leur "commerciabilité", c'est à dire de leur probabilité à voir leur adresse achetée. Plus l'agence est ancienne plus elle est sélective quand aux candidatures. Les candidatures sont rarement vérifiées: et ne pensez pas que si une fille n'a jamais été contacté par un homme de sein de l'agence cela signifie qu'elle est désespérée: comme je l'ai signalée plus haut elle a envoyé son CV à plusieurs dizaines d'agences ce qui signifie qu'elle reçoit plusieurs dizaines de lettres d'occidentaux chaque semaines !! certaines agences achètent directement les adresses des filles auprès d'agences locales afin de les revendre en France. une fois que l'agence a environ un millier de profils au sein de son agence elle commence à organiser des voyages de groupes en Russie ou en Ukraine (les fameux "group tours"). L'agence invite donc les filles adhérentes à se rendre dans la ville où va se dérouler la "réunion". La Russie étant le plus grand pays du monde il est souvent difficile aux filles de se déplacer, c'est pourquoi l'agence décide, afin d'avoir assez de filles présentes lors du meeting, de placer des annonces au sein des journaux locaux afin d'informer les filles résidants dans la ville où va se dérouler le meeting de l'arrivée de plusieurs dizaines d'occidentaux à la recherche de l'âme soeur: les filles intéressées reçoivent un carton d'invitation et sont inscrites au sein de l'agence (leur identité est en général vérifiée): bien sûr les filles les plus séduisantes sont invitées à se représenter lors des futurs mettings, on les encourage à participer à un maximum de "group tour". Si l'agence a du succès elle aura de plus en plus d'adhérents hommes occidentaux, et donc les filles recevront de plus en plus de lettres. Plus les filles reçoivent de lettres et plus elles recommandent l'agence à leurs copines: l'agence reçoit donc de plus en plus de profils. Plus l'agence a de profils de séduisantes femmes russes au sein de sa base de donnée et plus elle a de clients occidentaux. Plus elle a de clients occidentaux et plus les filles russes reçoivent de lettres. BINGO.
Souvent les filles ne savent même pas dans quelles agences elles sont inscrites, à cause du phénomène des bases de données: deux grands réseaux mondiaux se partagent le marché et revendent de par le monde les adresses des femmes russes. Leur fonctionnement est simple et se rapproche d'un système de franchise: vous créez un site Internet en utilisant leur base de donnée d'adhérentes (entre 10000 et 20000 filles russes !!) et prenez en charge la publicité de ce site au sein de votre pays afin d'avoir un certain nombre de visiteurs; votre site est installée sur leur serveur et ils détiennent tout les droits quand au contenu du site et à la base de donnée. Vous n'êtes propriétaire que du nom de domaine. Vous touchez un pourcentage d'environ 30% sur les ventes d'adresses mais vous n'avez aucun accès aux coordonnées des dames.
Chacun de ces deux réseaux compte ainsi une centaine de franchisés: ce sont donc des dizaines de sites vendant les mêmes adresses de filles !!
Certaines agences publient sur les profils des filles combien de fois l'adresse a été vendue: les 10 filles ayant le plus de succès voient leurs adresses vendues environ 3000 fois au total, et cela au sein d'une seule agence !!
Une anecdote amusante: je connais personnellement (nous étions ensemble à l'université) la fille ayant le plus de succès actuellement sur l'un de ces deux réseaux. Cette fille, issue d'une famille très riche et habitant Sevastopol sort avec des jeunes hommes russes considérés comme des nouveaux riches, est très heureuse et ne souhaite absolument pas quitter son pays; elle a simplement envoyé un jour son profil à une agence qui l'a ajouté à la base de donnée: la popularité croissante du réseau Internet a fait le reste.
J'étais inscrites au sein de 5 agences internationales: mon profil plaisait beaucoup aux messieurs : mon adresse a été vendue plus de 400 fois !! je faisais partie de ce que les agences appellent les "most sellable faces" à savoir les filles capable de rapporter beaucoup d'argent à travers la vente d'adresse et je peux vous dire qu'ils n'étaient vraiment pas pressés de me voir trouver le prince charmant !! certaines agences ont continués à vendre mon adresse 2 ans après mon mariage :il a fallu que je menace d'engager des poursuites judiciaires à l'égard de certains sites pour leur faire cesser cette escroquerie.
Je recevais des dizaines de lettres chaque semaine, majoritairement des usa, de grande Bretagne et d'Italie. Parfois les propositions étaient pour le moins "suspectes": certains hommes me proposaient des emplois très bien rémunérés de "danseuse" ou de "serveuse dans un bar": j'ai bien sûr toujours refusé car je savais pertinemment ce que cela signifiait: un aller simple pour la prostitution.
Le seul inconvénient d'acheter une adresse à une grande agence de rencontres internationales est donc d'avoir à affronter la "concurrence" de milliers d'hommes occidentaux: une belle fille peut ainsi recevoir plus de 50 lettres par semaine, surtout si elle a une adresse e-mail (les belles femmes russes ayant une adresse e-mail personnelle ne reste pas célibataire longtemps). Mais la vente d'adresses et le service e-mail ne constituent pas une source de revenu suffisante, le "big business" se fait avec les "voyages organisés", que ce soit un voyage de groupe ou un voyage "personnalisé".
Chapitre deux.
Un "group tour" consiste en une vingtaine d'hommes de différents âges et milieux sociaux professionnels réunis par l'agence en voyage organisé dans une grande ville russe ou ukrainienne: ils séjournent dans le même hôtel et sont assurés de rencontrer au moins 20 filles chacun mais ils en rencontrent en fait bien plus !!
J'ai participé à 5 "group tours" différents de 1998 à 1999: je recevais par courrier une invitation sur laquelle était marqué la date, l'heure et le lieu du meeting. Le déplacement et les frais d'hôtels étaient entièrement à ma charge. Sur cette invitation une phrase marqué noir sur blanc qui en dit long sur l'état d'esprit de ces rencontres: "vous avez le droit de vous présenter avec une amie mais elle doit être impérativement très mignonne": des filles invitées par certaines de mes amies qui se sont présentées à l'hôtel où avait lieu le meeting (après avoir elles-même payé le voyage pour se rendre à la réunion) se sont fait tout simplement refoulées à l'entrée sous prétexte qu'elles n'étaient pas assez belles !!
Voici comment se déroulaient ces meetings: de 19h à 21h les filles les plus mignonnes étaient emmenées dans une pièce pour des séances photos et plus rarement des vidéos: en effet pour un site vendant des adresses de femmes russes mieux vaut présenter des photos de qualités professionnels et si possible un tantinet sexy: plus les photos seront réussis et plus le site vendra d'adresses de la même fille.
Suite à cette séance photo les filles sont dirigées vers une grande salle (la salle de conférence de l'hôtel): au centre de cette pièce les hommes occidentaux (de 40 hommes pour les grandes agences à 15 pour les plus petites agences) étaient assis chacun à une petite table ronde en compagnie d'une interprète féminine. Par contre il y avait peu de places assises dans la salle hormis ces petites tables rondes réservés aux hommes: les filles restaient debout, et ce pour une raison évidente: les hommes pouvaient ainsi mieux juger du physique des différentes filles présentes.
Les filles portent chacune un numéro (blanc pour les nouvelles adhérentes c'est à dire pour les filles invitées par une copine ou recrutés récemment par voie de presse, et jaune pour les filles inscrites à l'agence depuis plusieurs semaines) et défilent devant les hommes, qui notent sur un papier les numéros des filles qui les intéressent. Une fois leur liste complétée ils appellent un organisateur du tour qui leur arrange un rendez vous avec chacune de des filles sélectionnées.
Environ 60% des filles présentes ne viennent que pour le plaisir de se voir offrir gratuitement du champagne ou des cocktails, passer une soirée dans un restaurant de luxe ou extirper quelques dollars à ces hommes; ce qui faisait particulièrement rire ces messieurs était la façon dont les filles se jetaient sur les coupes de champagne dès qu'un serveur entrait dans la salle. Je n'ai jamais bu une seule goutte de champagne au cours de ces 5 meetings car je trouvais ce spectacle totalement dégradant. Sur les 40% de filles sérieuses la majorité partageaient le même sentiment que moi et ne souhaitaient plus revenir à ces meetings: c'est bien sûr totalement humiliant pour nous les filles !! c'est en fait un véritable marché aux bestiaux !! de nombreuses filles font un voyage de plusieurs milliers de kilomètres pour assister à ces meeting dans l'espoir de rencontrer l'amour de leur vie: on leur a dit qu'il y aura plusieurs centaines d'hommes occidentaux d'excellente moralité, avec des intentions sérieuses présents lors de cette réunion, ce qui est en fait totalement faux.
En ce qui concerne les hommes au moins la moitié d'entre eux étaient ce que l'on peut appeler des "clients réguliers" de ces agences de rencontre: leur seul but étaient d'avoir la possibilité sur un même lieu de choisir entre différentes jolies filles pour passer une soirée agréable en leur compagnie dans un restaurant ou dans un bar, en essayant si possible de finir la soirée ensemble dans la chambre d'hôtel: la grande majorité des filles russes refusaient de coucher dès la première rencontre, ce qui n'étaient bien sur pas le cas des "professionnelles" présentes lors de ces "group tours": en effet les hôtels (d'un certain standing) de grandes villes telles que Moscou, Saint-Pétersbourg, Kiev, Odessa sont un lieu de prédilection pour les prostitués en Russie ou en Ukraine: pensez vous que ces filles quittent l'hôtel lorsque débarquent plusieurs dizaines de riches occidentaux ? c'est plutôt le contraire qui se produit et de nombreuses prostitués de la ville se donnent alors rendez vous dans l'hôtel où sont présents les occidentaux !! ces filles s'habillent de façon aguichante et se font passer pour des filles à la recherche du grand amour.
Contrairement aux quelques filles sérieuses présentes au cours de la réunion qui sont plutôt timides et gênées par cette mise en scène, ces prostituées savaient parfaitement comment rapidement séduire les hommes occidentaux et endormir leur confiance: certains hommes occidentaux finissaient ainsi la soirée avec des prostitués !
Seuls 25% des hommes présents lors de ces réunions réussissaient à trouver la femme de leur vie.
Symbole du phénomène des "group tours" aux USA: Hollywood s'est emparé du sujet. Un film est en préparation: A foreign affair (une liaison étrangère). A la lecture du titre marqué sur l'affiche du film on comprend très bien qu'il ne va pas s'agir d'une grande histoire d'amour: "they are not looking for love, they are looking for a wife": "ils ne recherchent pas l'amour, ils cherchent une femme" !!
Les "group tours" ne m'ayant pas permis de trouver l'homme de ma vie j'ai continué à correspondre durant plusieurs mois avec des hommes occidentaux... souvent je me rendais compte que certains messieurs n'achetaient des adresses de femmes russes que pour pouvoir "fantasmer" et vivre une relation purement virtuelle, j'ai ainsi découvert que beaucoup d'hommes étaient en fait mariés et n'échangeaient des lettres d'amour que pour pouvoir sortir d'un quotidien qui leur semblait morose: les agences ne prenaient pas le soin de vérifier la situation familiale des hommes achetant les adresses. Ces messieurs "disparaissaient" au bout d'une dizaine d'échange de courrier.
Chapitre trois.
Etant très sélective je n'ai tenu à rencontrer que 3 hommes, qui ont fait le déplacement en Ukraine pour venir me voir : le premier était un homme d'une grande intelligence, professeur réputé de l'université de Seattle, qui m'a écrit pendant des mois de très belles lettres, très romantiques, Monsieur Indle King. Cet homme me promettait une vie familiale heureuse et semblait avoir compris mon besoin de m'épanouir aussi bien socialement que professionnellement: il m'avait assuré faire tout ce qui était en son pouvoir pour que je puisse bien m'intégrer à la société américaine, m'aider à continuer mes études au sein de l'université de Seattle et trouver un travail décent. Cet homme ne m'avait envoyé que quelques rares photos de qualité médiocre ne me permettant pas de juger correctement son physique.
Malgré son aspect rondouillard c'était un grand séducteur qui savait parlait aux femmes et semblait être un parfait gentleman. La réalité était tout autre.
Je devais passer 5 jours en sa compagnie à Kiev mais je ne suis finalement restée que 2 jours: c'était un homme psychologiquement instable, lunatique, explosant de rire pour fondre en larmes dans la seconde qui suivait, avec des tendances agressives. Il m'avait dit ne s'être déplacé en Ukraine pour ne voir que moi et personne d'autre, ce qui en fait était faux: je déteste les menteurs.
Lors d'un dîner au restaurant il a laissé sur la table sa mallette ouverte: à l'intérieur un visa fiancée à mon nom, ainsi qu'une inscription à l'université de Seattle. Seul hic mais de taille: il y avait exactement les mêmes documents pour 4 autres filles du même âge que moi. Son voyage était minutieusement planifié et la prochaine fille qu'il devait rencontrer se trouvait au Kirghizstan, une certaine Anastasia Solovieva.
J'ai bien sur fait un scandale: il s'est aussitôt confondu en excuse, prétextant qu'il souhaitait s'assurer de trouver la femme de sa vie au cours de ce voyage plutôt que d'avoir à revenir 3 ou 4 fois: je lui ai dit que cela m'aurait posé beaucoup moins de problèmes s'il l'avait précisé avant de venir me voir.
C'était un homme assez pingre qui ne m'a invité que dans les bars les plus sordides et qui négociait ligne par ligne chaque note de restaurant.
Le deuxième jour de notre rencontre a failli tourner au drame: à la fin de la soirée il s'est montré très agressif et a essayé de me violer: je me suis mise à hurler de toutes mes forces et je l'ai menacé d'appeler la police en lui rappelant que je n'étais pas une "fille facile" !! je lui ai dit que j'étais dans mon pays, que je connaissais mes droits, et que je n'hésiterais pas à porter plainte pour l'envoyer en prison si par malheur il me violait: il s'est alors calmé net et m'a laissé partir. J'ai pris le premier train pour Sevastopol et je ne n'ai plus jamais entendu parlé de lui... jusqu'a un certain 15 avril 2002 soit 2 ans après mon mariage, où surfant sur Internet je suis tombé sur cette nouvelle qui faisait la une de tout les journaux américains: une jeune fille russe du nom de Anastasia Solovieva a été assassiné par son époux américain: à la lecture du nom de l'assassin j'ai failli m'évanouir: il s'agissait du professeur de Seattle, Mr Indle King en personne !!
Les médias russes et américains se sont délectés de ce fait divers sordides. La sulfureuse réputation des agences de rencontres internationales ne disparaîtra pas de sitôt.
Le deuxième américain que j'ai rencontré était venu à Kiev en compagnie de son frère qui avait lui aussi invité une fille de Sevastopol: il a eu le culot de m'inviter dans le plus luxueux hôtel de Kiev alors que dans ce même hôtel se déroulait un group tour où il était inscrit avec son frère. Je n'est pas compris pour quelle raison il m'a payé le voyage et l'hôtel alors qu'il participait à un group tour: le matin je lui servais de guide interprète et le soir il m'abandonnait pour rencontrer d'autres filles russes participant à ce group tour. Etant attaché à cet homme durant notre correspondance, son comportement m'a bien évidemment très déçu (c'est un euphémisme) .L'autre fille de Sevastopol a vécu la même situation et était aussi dégoûté que moi: elle avait placé beaucoup d'espoir dans cette relation et était très déçue.
Après avoir été employée d'une agence matrimoniale internationale en Ukraine et adhérente manipulée d'agences de rencontres américaines je me suis mise à désespérer de pouvoir rencontrer l'homme de ma vie.
J'ai fait une dernière tentative: je me suis inscrite au sein d'une petite agence française qui a depuis disparue. Un jeune homme m'a contacté, très amoureux de moi, il m'a téléphoné chaque jour pendant trois mois: il m'a invité en France. J'ai pris l'avion, la peur au ventre (j'allais rencontrer un inconnu). Après 3 heures de vol j'ai atterri à l'aéroport de Roissy. Ce fut le coup de foudre entre lui et moi. Nous nous sommes mariés un mois et demi plus tard et nous vivons ensemble depuis 1999 dans la plus parfaite harmonie.
Après toutes ces années de galères je pouvais enfin goûter au plaisir d'une vie de couple heureuse. En me remémorant cette recherche de l'homme de ma vie et ces instants de doutes, d'angoisse et de tristesse je me suis mise à rêver d'une agence honnête, respectueuse de ses adhérentes, qui n'ait pas honte de dire la vérité haut et fort et de dénoncer les clichés et les arnaques. N'ayant pas eut la chance de connaître une telle agence je l'ai tout simplement crée, afin que les filles russes cherchant l'homme de leur vie en Occident ne subissent pas les mêmes épreuves que moi.